La société

La crise que nous vivons aujourd’hui montre à quel point notre société, la société de consommation, est périmé et vit ces derniers jours. 

Il ne serait pas utile d'entrer dans des explications que les enfants comprennent, mais malheureusement pas nos politiciens, si nous prenions la peine de raisonner simplement, sans mettre constamment en avant le mot "profit". Comment peut-on penser que produire toujours plus est le système économique idéal ? Comment peut-on raisonnablement continuer de produire au-delà de ce qui est possible, tout en polluant, sans aucune considération pour la terre et ses habitants ? Comment poursuivre la croissance si chère à nos économistes, alors que notre monde est un système fini. Nos matières premières (eau, métal, pétrole, uranium, poissons...) ne sont pas inépuisables?   

Si la terre peut produire cent, nous ne pourrons lui soutirer cent dix, ni même cent un. Une émission très intéressante sur M6 nous montrait que si tous les habitants de la terre vivaient comme les Français, il faudrait l'équivalent des ressources de trois fois notre planète pour subvenir à nos besoins, plus de cinq pour les Américains. Malheureusement nous n'en avons qu'une. Donc, le toujours plus, la consommation telle que nous la connaissons aujourd’hui, est totalement impossible pour les plus de six milliards d’habitants. Nous aurons dépassé les sept milliards dans moins de deux ans. Il nous faut donc impérativement trouver une solution.

Aux quelques millions d'hommes qui m'objecterons que pour eux tout va bien, qu'ils travaillent et gagnent de l'argent avec lequel ils peuvent se payer, nourriture, maisons, voitures, voyages, distractions... Je répondrai, "Ce n'est pas un gage de bonne santé que d'être parfaitement intégré dans une société profondément malade". Je ne sais plus qui a dit cette grande vérité, mais quelle vision large et profonde il ou elle avait.

Il nous faut prendre conscience que la société est un organisme au même titre que notre corps et si une partie de la population agonise, c'est exactement comme si nous avions une tumeur qui nous rongeait. Tôt ou tard, la maladie se propagera au corps entier.

Mais y a-t-il une solution ? Oui et non.

Non, car nous comptons trop sur l’autre, sur le politique, sur le système économique, sur l’intervention divine. Hors, aucune structure, monarchie, république, oligarchie, aucun système capitaliste ou communiste, ni même Dieu n’amènera la paix et le bien être parmi les humains. Simplement parce que nous ne pouvons exprimer, extérioriser, que ce que nous possédons en nous même. Si nous sommes bêtes, méchants, coléreux, avares, jaloux, paresseux, comment pourrions nous refléter autour de nous la joie, le bonheur, la paix et l’harmonie. La société n'est que le reflet de ce que nous sommes et il ne sert à rien de refaire constamment le monde autour d'un apéritif avec des amis, si nous n'avons pas d'abord décidé de nous changer, de nous améliorer. Einstein disait : "Les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être résolus par le niveau de conscience qui les a créés." Gandhi le formulait de cette façon : "Sois le changement que tu veux voir dans le monde".

Oui il y a une solution, si nous acceptons justement de nous remettre en question. Si nous voulons un monde nouveau, une nouvelle terre, il faudra d’abord un nouveau ciel, c’est-à-dire une nouvelle philosophie, une nouvelle compréhension, une nouvelle vision. On attribue à André Malraux cette citation : "Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas". Je suis absolument d’accord et convaincu de cette affirmation. Spirituel veut dire, plus conscient que nos actes ont des répercussions sur tout ce qui nous entoure. Spirituel veut dire plus sage, plus réfléchi, plus Amour.

Nous aurions dû, depuis longtemps, changer le toujours plus (dans le plan matériel) en toujours mieux. Le mieux introduit un élément que nous pourrions qualifier de plus spirituel, que le plus ne possède pas. Le plus ne prend presque jamais l’autre en considération, alors que le mieux oui. Je m’explique. Plus, c’est prendre, accumuler, stocker. Hors, qui veut prendre et accumuler en nous ? Notre égo, notre personnalité, notre peur de manquer. L’égo, la peur, ne prennent jamais l’autre en compte. Mais dès que nous introduisons en nous la notion de mieux, inévitablement un nouvel élément s’installe et nous sommes obligés de penser à l’autre, aux autres et de les intégrer dans un schéma collectif.

Quand l’homme sortira de son égoïsme, il pourra découvrir qu’il n’est pas le centre de l’univers. Amma la Sainte Indienne dit : "Jusqu'à ce que vous compreniez que vous êtes impuissants, que votre égo ne peut pas vous sauver et que toutes vos acquisitions ne sont que néant, Dieu ou le Gourou créera les circonstances nécessaires pour vous faire comprendre cette vérité."

Je sais que je choquerai en disant que nous sommes à quelque chose près, toujours les mêmes animaux que dans les siècles passés, mais aujourd’hui nous avons développé et aiguisé, surtout au cours des dernières décennies, une arme redoutable, capable de détruire toute vie sur cette belle planète, notre cerveau.

Le malheur, c’est que nous croyons dur comme fer qu’il pourra trouver une solution à nos problèmes. Désolé, mais non. Permettez moi d'insister, c'est impossible. Tous les plus grands sages sont venus pour briser cette croyance de l'intellect sauveur.
(Rappel d'une pensée quotidienne) Il ne lui est pas donné de procurer à l’homme la joie, le bonheur, la paix et la sécurité que nous cherchons tous. La preuve, s’il y avait encore besoin de donner des preuves, c’est de regarder autour de nous. Je fais abstraction ici des centaines de millions de gens qui ont à peine de quoi se nourrir, des millions qui prennent des bombes sur la tête à longueur de journée. Je ne parle, que de ceux qui sont autour de nous, tout proche. Nous vivons dans l'apparence et l'illusion, nous essayons de refléter ce que la publicité projette, des jeunes gens beaux, forts, riches et surtout heureux de consommer. Mais si nous grattons un tout petit peu ce vernis de surface, nous constaterons que beaucoup sont malheureux, seuls, déprimés.

Le mal du siècle, la dépression. Combien de vos amis ou peut-être vous-même, ressentez ce malaise et voyez des psychologues ou autres thérapeutes.

Quel est ce mal-être qui ronge la société ?

L’intellect, le mental, notre égo. Il nous fait croire que nous sommes tout puissant, que nous pouvons être les maîtres de l’univers. L’orgueil poussé à son paroxysme. Cela ne vous rappelle t-il pas le mythe de Lucifer, l’archange le plus parfait, le porteur de lumière, qui s’est cru l’égal de Dieu, ce qui l’a conduit à sa chute. Ne reproduisons-nous pas ce mythe chaque jour dans notre attitude, notre façon de parler, notre comportement ?

La seule arme capable de lutter contre cet intellect destructeur est notre cœur. Mais je ne parle pas ici de ce cœur bébête qui nous induit constamment en erreur et qui nous mène par le bout du nez. Cette sensiblerie où il suffit d’une seule parole et nous sommes effondrés. Mais nous verrons plus avant.

Tous les penseurs et philosophes disent qu’il faut une refonte complète des structures. Les médias ont repris en coeur et puis... plus rien. Les gouvernements ont injecté des milliards pour renflouer les banques et essayer de redonner confiance aux entreprises. Cela nous choque et nous révolte que les riches reçoivent en abondance et les pauvres, rien. Mais nous acceptons, car on nous fait croire que grâce à ça, l’économie va redémarrer et surtout que les choses vont reprendre leur cours normal. Nous n’aurons en définitive qu’à reprendre notre petite vie tranquille que nous connaissons si bien, sans avoir à faire d’efforts, de remises en questions et de prises de conscience.

Il n’y a que peu de choses qui nous font sortir de notre sommeil et de notre inertie. La souffrance (guerre, maladie, accident) et quelques grands êtres capables de réveiller ce qu’il y a de plus beau et de plus noble dans l’homme. À nous de choisir…

Je sais que le temps est venu, pour la plupart d’entre nous de faire cette prise de conscience et de mettre la lumière sur l’énorme part d’inconscient que nous transportons. Oui, des temps nouveaux approchent. Ne sentez-vous pas ces nouveaux courants de pensées, ce besoin de fraternité et de liberté qu’éprouve tous les peuples à travers la planète. La chute du mur de Berlin, deux ans plus tard la fin de l'apartheid, le démantèlement de l'URSS, les manifestations de Tian’anmen, les tyrans tombent les uns après les autres, la liste est trop longue et je ne veux pas parler ni me lier à des égos qui ont fait le malheur de millions de gens.

La prise de conscience que nous sommes tous des citoyens de la terre commence. Les mouvements écologiques, les scientifiques, nous expliquent que nous devons avoir aujourd’hui une vision globale de la planète. Mais nous n’arriverons à trouver une solution, que lorsque nous aurons mis l’homme au centre de nos préoccupations. Il nous faut apprendre comment l'homme est construit par l’intelligence de la nature, comment il doit s’intégrer et rester en parfaite harmonie avec elle. Il nous faut étudier pourquoi un homme est en bonne santé et heureux. Pourquoi une même épreuve anéanti l'un et renforce l'autre?

Nous n'étudions aujourd'hui que les maladies. Nous cherchons la vie, comment soigner, en disséquant des morts. C'est stupide. Enfin, pas pour les entreprises pharmaceutiques et les médecins. Nous devons arriver petit à petit à inverser notre vision et notre compréhension.

Je vous donnerais une image. Si je suis dans une pièce noire et que je souhaite voir ce qu’il y a autour de moi, il serait stupide de ma part, d'essayer d'expulser, de chasser les ténèbres. Je n'ai pas besoin de m'occuper de l'obscurité. Il me suffit de laisser entrer la lumière, ne serait-ce qu'allumer une bougie et l'obscurité, les ténèbres s'en iront. C'est clair, n'est ce pas, nous le faisons chaque jour ? Pourquoi ne comprenons-nous pas cette vérité si simple.

Il ne sert à rien d'essayer de guérir un malade avec toutes sortes de médicaments et de vaccins qui polluent et affaiblissent le corps. Il suffit de faire entrer la lumière, c'est à dire l'élément inverse à la maladie, la santé. A t-on un centre de recherche sur la santé ? Qu'est ce que la Santé et comment l’obtenir ? Pourquoi certains hommes peuvent fréquenter toutes sortes de malades sans jamais rien attraper ? Nous sommes nous seulement posé la question ? Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, comprenons pourquoi un organisme est immunisé contre la maladie et nous comprendrons comment l'économie et la société doivent fonctionner.

Lisez cette petite histoire, elle résume très bien comment l'intellect nous induit en erreur et en définitive, nous fait perdre notre bien le plus précieux, notre vie.

Au bord de l'eau dans un petit village côtier mexicain, un bateau rentre au port, ramenant plusieurs thons. L'Américain complimente le pêcheur mexicain sur la qualité de ses poissons et lui demande combien de temps il lui a fallu pour les capturer :

" Pas très longtemps ", répond le Mexicain.

" Mais alors, pourquoi n'êtes-vous pas resté en mer plus longtemps pour en attraper plus? " demande l'Américain. Le Mexicain répond que ces quelques poissons suffiront à subvenir aux besoins de sa famille.

L'Américain demande alors : 

" Mais que faites-vous le reste du temps? "

" Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis. Nous buvons du vin et jouons de la guitare. J'ai une vie bien remplie ".


L'Américain l'interrompt : 

" J'ai un MBA de l'université de Harvard et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus gros bateau. Avec l'argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu'à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre vos poissons à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l'usine, et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Mexico City, Los Angeles, puis peut-être New York, d'où vous dirigeriez toutes vos affaires. "


Le Mexicain demande alors : 

" Combien de temps cela prendrait-il? "

" 15 à 20 ans ", répond le banquier américain.

" Et après? "

" Après, c'est là que ça devient intéressant ", répond l'Américain en riant. Quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous gagnerez des millions ". 

" Des millions? C'est bien, mais après? " 


" Après, vous pourrez prendre votre retraite, habiter dans un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos petits-enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis. "


Nous ne devons pas relancer l’économie, nous ne devons pas créer d’avantages de distractions, nous ne devons pas posséder plus. Nous devons d’abord comprendre comment l’homme est construit dans les ateliers de la nature, quels sont ses vrais besoins et comment les nourrir. Nous verrons plus en détails dans le chapitre "Nature et structure de l'être humain".